Recrutements dans l’Aéronautique et dans l’Automobile : des éléments de convergence ?
A première vue, on peut se dire que les secteurs de l'Aéronautique et de l'Automobile n’ont pas grand chose à voir. Il existe des formations bien distinctes et clairement identifiables selon les filières, des clusters et des centres de recherches spécifiques, des organisations industrielles distinctes, des clients finaux qui n’ont rien à voir, des rythmes de production différents, ….
Intervenant dans ces deux filières depuis plusieurs années, je constate que l’une et l’autre se rejoignent sur différents points, rendant ainsi possibles les transferts de compétences humaines et technologiques entre les deux.
Points de convergences entre Aéronautique et Automobile
- La Technologie
- La R&D
- L’innovation (matériaux, électroniques, assistances à la conduite et au pilotage, ..)
- Des normes (sécurité, consommation, pollution, bruit, ..)
- Des référentiels Qualité à la fois communs et spécifiques
- Des contraintes de marchés mondiaux
- Des organisations industrielles complexes
- Des marchés en mode projets (processus commerciaux longs)
- Des problématiques de gestion des sous-traitants de rang1 et rang2
- Des besoins de financements pour anticiper et accompagner les projets
Les candidats potentiels, issus de ces deux secteurs, acquièrent donc une culture professionnelle assez proche, avec des réflexes méthodologiques associés à des processus industriels exigeants.
L’automobile a été précurseur dans de nombreux domaines, notamment dans l’organisation et les process industriels. Le Lean Management, la Supply Chain, … et autres méthodes ont permis de servir des marchés mondiaux avec d’importants volumes tout en garantissant un niveau de qualité identique.
L’aéronautique, pour accompagner sa croissance, a emprunté à l’automobile les méthodes et process ci-dessus. La différence restant toutefois sur la typologie de production, grande série pour l’auto et petite ou moyenne série pour l’aero, mais avec une vision à long terme.
L’aéronautique connaît en ce moment ce qu’a vécu l’automobile en son temps, à savoir une concentration des équipementiers sous-traitants, avec pour conséquence la disparition et le rachat de nombreuses sociétés intermédiaires. Le marché de l’emploi suit ces mouvements, avec des professionnels qui deviennent disponibles pour de nouvelles opportunités. Ils passent ainsi de l’auto à l’aero et inversement. La nature des projets, les moyens, la technologie, la santé financière… sont des éléments clés pour le candidat en situation de changement.
Deux difficultés restent constantes : la mobilité des candidats et les niveaux de rémunération.
Mon Conseil d’expert en recrutement
Deux points de vigilance sont à prendre en compte en rencontrant les candidats :
- Les moindres volumes de production et le coté « manuel » de l’aéronautique : certains candidats issus de l’automobile ont des difficultés d’adaptation, habitués à des grandes séries avec des process et tensions fortes.
- Les cultures d’entreprise : la réputation « agressive » de certains équipementiers automobiles peut déteindre sur le mode de fonctionnement de leurs collaborateurs, rendant l’intégration plus difficile dans l’aéronautique, où l’esprit « compagnonnage » est bien présent.